mercredi 29 juin 2011

Limites

Vous les compétiteurs de Danse

Vous qui avez le talent et l'envie de danser partout et pour tous pour votre seul plaisir et celui de ceux qui vous regardent, vous qui vous déplacez partout ou on vous le demande, vous qui vous mettez à nu sur une scène, qui donnez tout ce que vous pouvez et qui recevez souvent l'admiration de votre public, et qui craignez toujours la déception que vous pourriez lui générer, pourquoi devriez-vous accepter d'être empêchés de danser pour des raisons politiques? au nom de quels intérêts supérieurs pour votre art vous devriez choisir l'organisateur de spectacle quand votre agenda vous permet de tous les satisfaire? Comment pouvez-vous accepter d'appartenir à tel ou tel organisateur d'évènements, ou telle ou telle association ou école ou conseil municipal et de se laisser sommer de danser ici mais pas là, être interdit de villégiature vous et votre petite famille à tel endroit qui conviendrai moins aux intérêts de certaines personnes, fussent-elles même élues, que tel autre qui vous plaisait pourtant?
Croyez-vous sincèrement que si vous décidez d'aller tous à tel festival, l'organisateur du festival voisin pourrait se permettre de vous refuser votre venue à tous? Et croyez-vous au bout du compte gagner quoi que ce soit en vous exécutant ainsi? Votre liberté de créer passe aussi par votre liberté de danser! Ne bafouez pas ce cadeau que la nature vous a fait, régalez le plus de monde possible partout ou vous allez et ne frustrez pas le spectateur qui était ici mais n'a pas pu être là et ne vous a pas vu! N'y a-t-il donc aucune voix suffisamment puissante pour montrer que vous empêcher de danser d'une manière ou d'une autre c'est éteindre inéluctablement votre passion? Dansez pour nous tous et pas seulement pour un "juge".

Jean Paul GENSANE

lundi 13 juin 2011

Une Ouverture

Une ouverture en rock, un dilequeno en salsa ou un fan en cha-cha-cha, ce ne sont après tout que des passes, une façon d'ouvrir le couple afin de commencer notre enchaînement de passes favorites. Mesurons-nous réellement la portée de cet acte? Réalisons-nous le chamboulement que nous provoquons dans notre danse? Avons-nous conscience qu'en fait nous ouvrons le couple, comme a dû le faire un jour un danseur de valse ou de mazurka plein d'audace à la fin du 19ème siècle. Ce danseur ne pouvait être qu'un noir américain fils d'esclave agricole nourri de spectacle de danses européennes exécutées par des fils de maîtres blancs, couples fermés, entités doubles virevoltantes sur la piste. Las de contenir ses pulsations corporelles dans un schéma blanc verrouillé et bien pensant, alors que la musique commençait a swinguer, il a ouvert le couple, il a "breaké", il a même peut être appelé cette danse le "break away". Alors tout devint possible: des croisés, des Texas Tommy, des pas de charleston, des suzy Q .... Bref de la danse swing, le couple assumant soudain sa dualité, "danse ma chérie, seule avec moi!"
Alors danseurs, lorsque nous exécutons un simple swing out, pensons que nous traversons un monde, que nous passons de la valse viennoise au swing, de la vieille Europe à l'Amérique, que nous partons à la découverte d'un nouveau monde, que nous traversons l'Atlantique d'un bond comme le faisait C. Lindberg: que nous faisons ... un lindy hop... Une OUVERTURE.



- posté avec BlogPress de mon iPad













( D'après une photo de LIFE Magazine )